ETUDE SUR LES PROPRIÉTÉ DE LOUISBOURG
RAPPORT NO. II - LES RUES

BY

RODRIGUE LAVOIE

(Sous la direction de B. C. Bickerton)

October 6, 1965

Report H D 3

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For these, please consult the original report in the archives of the Fortress of Louisbourg

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INTRODUCTION

Il semble à peu près généralement admis aujord'hui que la Nouvelle-France [1] s'est développée selon deux phases, deux époques colonisatrices; dans leur champ spécifique, les cadres de la vie urbaine en sont une illustration matérielle très significative.

Au XVII^e siècle, on voit la fondation des villes de Québec et de Montréal sur le Saint-Laurent; au XVIII^e, de nouvelles cités surgissent: la Nouvelle-Orléans en Louisiane, Détroit sur les Grands Lacs, et Louisbourg, au Cap Breton, dans la colonie de l'Ile Royale.

Le premier type de colonisation urbaine, celui de Québec et de Montreal, se caractérise par son empirisme très net: ces deux villes se développent sans plan préconçu et évoluent au gré du hasard. Certes, après coup, tente-t-on d'introduire une certaine législation urbaine mais, nées sous le signe de la nonchalance et d'une liberté mal appropriée, Québec, et même Montréal, gardent, au coeur du XVIII^e siècle, leurs rues mal pavées, leur tracé sans symétrie et sans ordre, en un mot, leur "air misérable" [2].

Au contraire des premières, les villes qui naissent à partir du XVIII^e siècle présentent, en ce qui touche leur tracé, une rigueur toute géométrique. La Nouvelle-Orléans est divisée en 66 flots d'égale étendue, délimités par des rues qui s'entrecroisent a angle droit. Ici, la rigueur d'un plan introduit dès les débuts marque définitivement le paysage urbain. Et l'on peut en dire presque autant de Détroit. Les villes coloniales françaises du XVIII^e, au contraire de leurs aînées, nous apparaissent urbanisées. Même, elles manifestent parfois, malgré leur rigueur vraiment désolante, une certaine recherce d'art urbain.

Qu'en est-il de Louisbourg, la forteresse du Cap Breton?

Bien sur, cette question n'est pas l'objet essentiel de ce travail: notre but immédiat est de faire l'historique du développement de la ville, sous l'aspect spécifigue de ses rues, leurs toponymes et leurs tracés successifs.

Mais peut-être que cette analyse nous permettra d'apporter un élément de reponse à cette vaste question que nous avons posée et de situer, sous un angle bien particulier, la place de Louisbourg dans l'histoire de la colonisation urbaine de la Nouvelle-France.

Un travail préliminaire nous avait déjà amené à soulever certains points, a découvrir, grosse mode, les principaux faits de la toponymie de la ville et du tracé de ses rues, et à analyser certains détails de son évolution.

Lors de cette première approche, notre documentation se limitait à de seules sources cartographiques, et nous n'avons pu apporter que ce oui était expressément inscrit sur les cartes. Cette fois, grâce à une documentation plus vaste et plus variée, nous croyons pouvoir dépasser le stade de la simple nomenclature et de l'analyse cartographique. Il ressort de nos recherches une idée générale, un thème qui veut servir de base a cette étude: le plan de la ville. Aussi notre travail ne sera-t-il plus une plate chronologie, étant donné que l'on pourra toujours retrouver la situation particulière de la ville a un moment précis en se référant a notre étude préliminaire. Des lors, il convient d'étudier la question selon grandes lignes d'investigationt

1- l'écolosion de la ville et ses premiers développements, avant le plans le premier Louisbourg;

2- l'élaboration du plan de la ville et son exécution: le plan de la ville;

3- l'adaptation du plan originel au cours de l'histoire de Louisbourg: la synthèse du plan et des données fondamentales de la ville;

4- la législation urvaine et son application.

A vrai dire, il nous semble que ce plan fait ressortir encore plus vivement que nous l'avions fait auparavant les étapes fondamentales du développement de Louisbourg: naissance, développement et stabilisation (adaptation), tout en donnant une vue plus large (et qui n'est pas moins précise) et peut-être plus utile, dans l'immédiat, que la simple nomenclature historique.

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