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Researching the Fortress of Louisbourg National Historic Site of Canada
  Recherche sur la Forteresse-de-Louisbourg Lieu historique national du Canada

Return/retour

Les Acadiens du Cap-Breton

Par

Anne Marie Lane Jonah

Forteresse de Louisbourg

2004


L'Acadie à ses débuts             

           L’histoire des Acadiens du Cap-Breton remonte aussi loin que l’histoire de l’Acadie en général. Les frontiPres de l’Acadie n’ont jamais été clairement définies tout au long des cent cinquante ans d’affrontements pour la conquLte de ce territoire (1604-1755). Selon la commission accordée par le roi de France en 1603, l’Acadie comprenait l’actuel état du Maine et s’étendait, au  Nord, jusqu’aux îles situées dans le golfe du Saint-Laurent et B l’Ouest, jusqu’au fleuve Saint-Laurent. Au début du dix­-septiPme siPcle, les Anglais incluaient la majeure partie de ce que les Français appelaient « Acadie » dans leurs revendications de la Virginie.1 En 1713, lorsque la France cPde l’Acadie aux Anglais par le traité d’Utrecht, les frontiPres ne sont toujours pas définies clairement. Pour les Français, ce traité les oblige B céder aux Anglais l’actuelle Nouvelle-Écosse continentale, tandis que les Anglais pensent que le sud du Nouveau-Brunswick leur revient également. Ce litige subsistera jusqu’B la fin de la guerre de Sept Ans (1756-1763). On attribue l’origine du nom « Acadie » B l’explorateur Giovanni da Verrazzano (1480-1527) qui avait inscrit le nom grec « Arcadie », signifiant terre d’abondance, sur tout le littoral atlantique au nord de la Virginie, sur la carte qu’il avait tracée au seiziPme siPcle. Toutefois, le nom « Acadie » pourrait aussi venir du terme mi’kmaq prononcé « akatie » qui signifie « lieu de campement », et du terme malécite « quoddy » qui signifie « endroit fertile ».2

            Dans son récit de sa visite de L’Acadie en 1699-1700, le Sieur de DiPreville, chirurgien et botaniste français, utilise pour la premiPre fois le terme acadiens pour désigner les descendants des Européens qui s’étaient installés en Acadie.3 Toutefois, dans un supplément B l’Encyclopédie, ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, publié en France en 1776, le terme acadiens ne désigne que les autochtones vivant en Acadie.4 Les Anglais n’utiliseront ce terme qu’aprPs 1755, ne faisant pas de distinction entre les francophones. Au dix-huitiPme siPcle, ils appellent « Français neutres » ou « habitants » les Français qui vivent en territoire acadien sous administration britannique. Avant 1755, la notion toute récente d’Acadien  désigne autant un mode de vie qu’un groupe de personnes. A l’origine, la société acadienne se caractérise par la langue française et la religion catholique, ainsi que par les adaptations aux nouvelles conditions de vie en Amérique du Nord, héritées des colons. Si les ressources de la terre et de la mer ont fait des Acadiens des agriculteurs, des pLcheurs et des marchands, c’est leur survie en tant que groupe pendant plus d’un siPcle de bouleversements politiques qui dictera leur comportement envers l’autorité impériale.5

PremiPres luttes

            Le premier siPcle de l’occupation européenne en Acadie est ponctué d’échecs autant que de réussites. Les premiers colons, un groupe de 79 hommes, passent l’hiver de 1604-1605 B l’Île Sainte-Croix - prPs de l’actuelle frontiPre entre le Nouveau-Brunswick et l’état du Maine - oj ils souffrent des rigueurs du climat et de malnutrition. Les survivants fondent un second établissement B Port Royal en 1605, toutefois, ils doivent l’abandonner en 1607, suite B la révocation de la charte qui accordait B son fondateur, Pierre du Gua de Monts, le monopole du commerce et lui garantissait le soutien de ses créditeurs. Son collPgue Jean de Biencourt de Poutrincourt (1557-1615) revient B Port Royal en 1610 et l’établissement permanent se développe jusqu’en 1613, année oj il est mis B sac par les Anglais de Virginie. Par la suite, seul un petit groupe de Français demeure en Acadie avec, B sa tLte, Charles de Biencourt (1591-1623), fils de Poutrincourt, et Claude de Saint Étienne de la Tour (né vers 1570 et décédé aprPs 1636) et son fils Charles de Saint Étienne de la Tour(1593-1666).6

            Au cours de leurs premiPres années de lutte pour s’établir en Acadie, les Français  bénéficient de l’appui des Mi’kmaq, des Malécites et des Abénaquis de la région. Des missionnaires catholiques sont venus avec les premiers explorateurs pour convertir les autochtones, ainsi, leur religion commune établit des liens étroits et durables entre Français et  Mi’kmaq. Les premiers convertis sont le chef Membertou (mort en 1611) et les membres de sa famille élargie qui deviennent catholiques B Port Royal, en 1610. L’économie crée aussi des liens entre Acadiens et Mi’kmaq. Au début du dix-septiPme siPcle, les activités de pLche et d’agriculture des colons français, assez limitées, ne menacent pas le mode de vie des autochtones. Les deux groupes cohabitent donc en paix. Par ailleurs, les échanges commerciaux entre Français et autochtones profitent  aux deux parties : contre le fer, le cuivre, les étoffes et les armes B feu qu’ils reçoivent des Européens, les autochtones transmettent B ces derniers leur connaissance des sources de nourriture et des plantes médicinales de la région et leur savoir-faire en matiPre de toboggans, de canoës et de raquettes. Qui plus est, certains Européens épousent des femmes autochtones, ce qui crée des liens familiaux entre les deux communautés. Ces liens étroits avec les communautés autochtones constituent une des bases essentielles de la culture acadienne d’avant 1755.7

            AprPs 1613, le roi James 1er d’Angleterre (James VI d’Écosse) revendique la « Nova Scotia » et accorde une charte royale B Sir William Alexander, comte de Stirling (1577-1640). En 1629, ce dernier fonde un établissement écossais sur les lieux oj les Anglais allaient plus tard fonder Fort Anne.8 Durant cette période, Claude de la Tour est capturé par les frPres Kirke, des Écossais, et emmené en Angleterre, oj il change d’allégeance et accepte le titre de baronnet en Nouvelle-Écosse pour lui-mLme et pour son fils Charles, qui n’acceptera pas immédiatement le changement d’allégeance de son pPre.9 En 1629, James Stewart, Lord Ochiltree d’Écosse, fonde un établissement B Baleine, au nord-est du Cap-Breton. Le capitaine Charles Daniel, membre de la Compagnie des Cent-Associés, voit les activités de Lord Ochiltree comme une menace pour les revendications de sa compagnie et attaque le fort, mettant ainsi fin, quelques mois seulement aprPs ses débuts, B la tentative d’établissement des Écossais.10 Les Écossais demeurent le long de la Baie de Fundy jusqu’en 1632, année oj l’Acadie est rendue B la France, toutefois, certains demeurent en Acadie avec les Français qui s’y trouvent depuis la fondation des tout premiers établissements et les nouveaux colons arrivés au milieu du siPcle de France, des régions basques et du Portugal.11

L’immigration française vers l’Acadie

            En 1632, Isaac de Razilly (1587-1635), nommé lieutenant général de la Nouvelle France et gouverneur de l’Acadie, amPne un groupe de 300 colons B La Have, dans l’ouest de la Nouvelle-Écosse. Parmi eux se trouvent son cousin, Charles de Menou d’Aulnay de Charnisay (1604-1650) et Nicolas Denys (1598-1688). A la mort de Razilly, en 1635, d’Aulnay prend le commandement et déplace la plupart des colons vers le bassin d’Annapolis aux alentours de Port Royal. Nicolas Denys quitte le groupe pour établir des postes de traite des fourrures dans la baie des Chaleurs ainsi qu’B Saint-Pierre (St. Peter’s) au Cap-Breton. Plus tard, il entre en conflit avec les autres commerçants français et, aprPs des années consacrées B la fondation d’établissements permanents et de postes de traite, voit son oeuvre détruite, d’abord par ses concurrents et ses créditeurs et, finalement, en 1668, par le feu.12 Denys a relaté sa vie en Acadie dans un ouvrage intitulé Description géographique et historique des costes de l’Amérique septentrionale, publié B Paris en 1672 et dans lequel il décrit en détails les terres et les gens de l’Acadie du dix-septiPme siPcle. Un récit éloquent attestant de ses années de lutte pour s’établir en Acadie, dans lequel il constate que le groupe qui s’était installé B Port Royal s’est accru considérablement B la fin du dix-septiPme siPcle. William F. Ganong, son traducteur, a soutenu que ces premiers colons étaient les ancLtres des Acadiens actuels.13 D’autres chercheurs, en revanche, prétendent que ces gens n’étaient pas des colons mais bel et bien des travailleurs itinérants puisqu’aucune femme ne se trouvait dans le groupe.14

            La revendication d’une seigneurie en Acadie par Charles de la Tour, datée d’avant 1632, est en contradiction avec la commission accordée B Razilly. A la mort de ce dernier, en 1635, d’Aulnay tente de prendre la place de de la Tour en Acadie et, plus tard, celle de Nicolas Denys. D’Aulnay et de la Tour se disputeront l’Acadie pendant 15 ans, de Paris B Boston, et jusqu’B l’embouchure du fleuve Saint-Jean et B Port Royal. D’Aulnay l’emporte mais se noie en 1650 dans la riviPre, B Port Royal. De la Tour revient de Québec vers l’Acadie, épouse la veuve de d’Aulnay et reprend les rLnes de l’Acadie.15

            Les luttes pour le pouvoir en Acadie ralentissent l’essor de la colonie. En 1644, d’Aulnay amPne en Acadie 20 familles, supposément de sa seigneurie, prPs de Loudun, dans le centre de la France.16 C’est B cette époque que les nouveaux arrivants introduisent la technique d’assPchement et de désalinisation des marais, qui contribuera largement B l’essor de l’agriculture en Acadie. Pendant la premiPre moitié du dix-septiPme siPcle, l’Acadie dépendait économiquement de la traite des fourrures et de la pLche. Avec l’arrivée des Loudunais et le développement de l’agriculture locale, la colonie peut subvenir B ses besoins et les échanges commerciaux, principalement avec la Nouvelle Angleterre, mais aussi avec la France, viennent s’ajouter B l’agriculture.

            En 1654, l’Acadie retombe aux mains des Anglais et y demeure jusqu’en 1667. Durant cette période, les Acadiens sont autorisés B demeurer sur leurs terres et Charles de la Tour peut mLme invoquer, pour conserver ses propres terres, le statut de baron qui avait été conféré B son pPre. Un recensement effectué en 1671, aprPs le retour des Français B Port Royal, fait état de 441 habitants. En 1686, l’Acadie compte 851 habitants qui ont fondé de nouveaux établissements aux Mines et B Chignecto. Une nouvelle invasion en provenance de la Nouvelle Angleterre a lieu en 1690 mais, encore une fois, les Acadiens demeurent sur leurs terres et les envahisseurs ne prennent mLme pas la peine de laisser une garnison pour protéger leur conquLte.17

Les Acadiens et l’Île Royale aprPs 1713

            AprPs le traité d’Utrecht, signé en 1713, les Acadiens se trouvent en territoire britannique. On leur donne le choix de demeurer sur leurs terres ou de s’établir en territoire français, soit B l’Île Saint-Jean (actuelle Île-du-Prince-Édouard) ou B l’Île Royale (actuel Cap-Breton). Pendant tout le dix-septiPme siPcle, les Acadiens sont demeurés sur leurs terres malgré les bouleversements politiques et ont tissé davantage de liens d’appartenance B l’Acadie et au mode de vie qu’ils ont pu établir dans le nouveau monde qu’B quelque puissance que ce soit réclamant leur allégeance. Entre 1714 et 1734, environ 500 Acadiens déménagent B l’Île Royale. On a également la preuve que quelques familles mi’kmaq choisissent de s’établir de façon permanente B l’Île Royale ou, tout au moins, de s’éloigner d’Annapolis Royal.18 Les Acadiens qui espéraient trouver des terres agricoles B l’Île Royale sont déçus, toutefois, soixante-six familles s’établissent B Port Toulouse (St. Peter’s) en 1717. Il s’agit de jeunes hommes qui ne possPdent pas de terres, d’anciens soldats et de quelques veuves. Les chefs de ces familles acadiennes sont, pour le tiers d’entre eux, nés B l’extérieur de l’Acadie, mais toutes leurs épouses sont Acadiennes.19 Plus attirés par la pLche que par l’agriculture, ils établissent des échanges commerciaux entre l’Acadie et Louisbourg et bénéficient de l’aide de la couronne de France. Ils vendent du bois de chauffage B Louisbourg et contribuent au développement de la construction navale dans la région. En 1726, la population de Port Toulouse, en majorité acadienne, approche les 300 âmes.20

            AprPs 1720, Louisbourg attire également quelques Acadiens. Artisans et commerçants affluent vers la nouvelle ville, B l’exemple du charpentier Joseph Dugas, qui s’installe sur la rue Royale. De nombreuses jeunes femmes acadiennes viennent également B Louisbourg pour y travailler comme servantes. Plusieurs Acadiennes qui ont épousé des commerçants et des officiers B Port Royal avant 1710 viennent également B Louisbourg.21 On pense que d’autres Acadiennes les ont suivies car les registres de mariage de Louisbourg font état de 52 jeunes mariées nées en Acadie.22 Certaines Acadiennes occupent des places importantes dans la société de Louisbourg, B l’exemple d’Anne Le Borgne de Belleisle (née en 1690), qui arrive B Louisbourg mariée B Jean-Baptiste Rodrigue, un marchand né au Portugal qui acquit une certaine notoriété B Louisbourg. AprPs la mort de ce dernier, elle poursuit ses activités commerciales B Louisbourg.23 Marie Mius d’Entremont, fille d’une des familles fondatrices de l’Acadie, vient elle aussi B Louisbourg, mariée B l’officier François Du Pont Duvivier (1676-1714), qui a servi B Port Royal. La soeur de Marie, Jeanne Mius d’Entremont, épouse Louis Du Pont Duchambon (1680-1765), le frPre de François. Louis accédera au poste de commandant par intérim de l’Île Royale en 1744.24 Jeanne sert également l’administration de Louisbourg en jouant le rôle d’interprPte dans les rapports avec les Mi’kmaq.25

            Pendant toute la premiPre moitié du dix-huitiPme siPcle, Louisbourg servira, dans une certaine mesure, de métropole aux communautés rurales de l’Acadie.26 Bien que l’Acadie est administrée par les Anglais, Louisbourg est considérée par certains Acadiens comme leur capitale, leur mPre patrie, si tant est qu’ils considPrent comme tel quelque lieu que ce soit. Son économie urbaine attire les travailleurs acadiens, ses politiques tiennent compte des affaires acadiennes et son marché influence la production agricole acadienne. Durant cette période, les Français de Louisbourg souhaitent se distinguer des Acadiens dont l’apparence et le langage sont différents des leurs; dans les documents de Louisbourg, on constate réguliPrement une distinction entre Acadiens et Français.27

            La plupart des Acadiens demeurent en territoire britannique en raison du manque de terres propices B leur style d’agriculture B l’Île Royale et B l’Île Saint-Jean. De plus, ils pensent qu’ils pourront conserver leur mode de vie sous l’administration britannique, comme cela fut le cas par le passé.28 Bon nombre d’entre eux choisissent de s’installer aux Mines ou B Beaubassin, pour s’éloigner de la capitale Annapolis Royal. Ils y parviennent au début et leur population s’accroît trPs rapidement, passant de 2 500 en 1713, B 12 500 en 1750; grâce au commerce avec la Nouvelle Angleterre et au commerce illégal avec Louisbourg, leurs établissements prospPrent.29 Ils parviennent B conserver leur neutralité vis-B-vis des Anglais ainsi que leur mode de vie, leur indépendance religieuse et leur identité.30

La guerre de Succession d’Autriche

            AprPs la déclaration de guerre entre l’Angleterre et la France en 1744, la vie des Acadiens en territoire britannique se complique. François du Pont Duvivier (1705-1776), fils de François Dupont Duvivier et de Marie Mius d’Entremont et capitaine des Compagnies Franches de la Marine B Louisbourg, mPne une petite expédition en Acadie pour attaquer Annapolis Royal en 1744. Il tente d’obtenir l’appui des Acadiens en les enjoignant de combattre « leurs anciens amis », les Français.31 Se disant lui-mLme Acadien de par sa mPre, il compte sur le soutien de sa famille.32 Malgré ses supplications auprPs des Acadiens, Duvivier est incapable d’obtenir le soutien qu’il espérait et doit abandonner son projet d’attaque.

            En 1745, Louisbourg tombe aux mains d’une force armée venue de Nouvelle Angleterre. En 1746, une flotte française menée par le duc d’Enville pour reprendre Louisbourg et l’Acadie est victime de catastrophes en séries. AprPs avoir affronté tempLtes et maladies durant la traversée, la flotte affaiblie est incapable de lancer quelque attaque que ce soit en Amérique du Nord et retourne en France sans mLme avoir fait feu une seule fois.33 En février 1747, une force française venue de Québec sous le commandement de Jean-Baptiste-Nicolas Roch de Ramezay et menée par Nicolas-Antoine Coulon de Villiers, surprend une armée de Nouvelle Angleterre basée B Grand Pré et la défait lors d’un combat nocturne, infligeant de lourdes pertes de vies aux Anglais qui capitulent aux Mines (Minas). Quelques Acadiens avaient fourni aux Français des renseignements sur les maisons acadiennes dans lesquelles les troupes anglaises s’étaient installées et se trouvaient pratiquement sans défense. D’autres avaient tenté d’alerter les Britanniques qui avaient ignoré leurs avertissements.34 Malgré la défaite des Anglais, les Acadiens ne sont toujours pas prLts B risquer leurs fermes et leur mode de vie en prenant les armes aux côtés des Français.35

            Le statut accordé aux Acadiens en Nouvelle-Écosse était fondé sur le serment officiel d’allégeance au gouverneur Philips qu’ils avaient prononcé en 1730. Le gouverneur Philips considérait ce serment, qui accordait aux Acadiens la liberté de religion et les dispensait de prendre les armes contre les Français ou les autochtones, comme un compromis acceptable. Toutefois, comme il n’avait pas informé ses supérieurs de la teneur exacte de ce serment, ce compromis ne fut donc en vigueur que pendant la durée de son mandat. AprPs 1749, la situation des Acadiens changera considérablement. MLme si quelques Acadiens seulement se sont ralliés aux Français pendant la guerre, les tensions engendrées par ce choix et le retour de Louisbourg B la France par le traité d’Aix-la-Chapelle en 1748 - vu d’un mauvais oeil par la Nouvelle Angleterre - auxquels vient s’ajouter le refus constant des Acadiens de prLter un serment d’allégeance inconditionnel, renverseront le fragile équilibre qui subsiste depuis quarante ans. La nouvelle administration coloniale d’Halifax est bien décidée B résoudre la question acadienne.

            La tension croissante des années 1750 pousse environ 6 000 Acadiens B quitter la Nouvelle-Écosse continentale. La majeure partie d’entre eux se rend B l’Île Saint-Jean et dans la région située au nord de la riviPre Missaguash, dans l’est du Nouveau-Brunswick, alors qu’un groupe moins important va s’installer B l’Île Royale. Les Français accentuent la pression sur les Acadiens pour faire déménager ces derniers. En 1750, l’Abbé Jean-Louis Le Loutre (1709-1772), missionnaire catholique, incite les autochtones B brfler le village de Beaubassin (prPs de l’actuelle Amherst) pour forcer les Acadiens B se joindre aux Français de l’autre côté de la riviPre Missaguash.36 Les autorités françaises exigent que les Acadiens qui se réinstallent en territoire français prLtent serment d’allégeance au roi de France et s’engagent B combattre pour ce dernier.37

Les Acadiens B l’Île Royale aprPs 1750

            Les Acadiens qui ont choisi l’Île Royale s’installent dans la baie des Espagnols (l’actuelle Sydney), B Mordienne (actuellement Port Morien et Cow Bay), B l’Indienne (Lingan) et B Port Toulouse (St. Peter’s). Seules ces deux derniPres localités ont déjB été occupées par des colons acadiens.38 De ce groupe d’une centaine de colons, la plupart espPrent pratiquer l’agriculture mais leurs espoirs sont déçus. Les Français avaient promis de l’aide aux Acadiens qui s’installeraient B l’Île Royale mais l’administration de Louisbourg ne tient pas cette promesse.39 Charles DesHerbiers, Sieur de la RaliPre (1700-1752), gouverneur de l’Île Royale en 1751, reproche aux Acadiens leur désobéissance, allant jusqu’B dire que leur attitude est la source de leurs problPmes.40 Selon DesHerbiers, les Acadiens doivent mettre de côté leur indépendance et leur désir de défendre leurs intérLts collectifs une fois de retour en sol français. Bien peu de ces Acadiens se trouvent encore B l’Île Royale lorsque les Français et les Acadiens de l’Île Royale et de l’Île Saint-Jean sont déportés en France en 1758.  

La déportation ou Grand dérangement

            En 1755, Charles Lawrence (1709-1760), lieutenant gouverneur de la Nouvelle-Écosse, met fin aux négociations avec les Acadiens et le conseil des dirigeants de la Nouvelle-Écosse émet un ordre visant l’expulsion de toute la population acadienne de la colonie et sa dispersion dans tout le territoire britannique d’Amérique du Nord. Les déportations des Acadiens de la Nouvelle-Écosse continentale commencent dans le courant de l’automne 1755 et se poursuivront jusqu’en 1762. Durant cette période, environ 6 000 Acadiens sont déportés de la Nouvelle-Écosse continentale et du sud-est du Nouveau-Brunswick vers les colonies américaines. PrPs de 1 250 périssent en raison des piPtres conditions de transport B bord des navires et des maladies qui sévissent.41 Les militaires britanniques détruisent leurs maisons et leurs villages et s’emparent de leur bétail pour se procurer des vivres. Les Acadiens qui ont fui vers l’Île Saint-Jean et l’Île Royale sont déportés vers la France ou vers des prisons en Angleterre aprPs la chute de Louisbourg en 1758. On estime B 1 600 le nombre de déportés de l’Île Saint-Jean qui périssent durant le voyage, au cours duquel sombrent deux navires, le Violet et le Duke William.42 Nombreux sont ceux qui tentent d’échapper B la déportation en se cachant dans des régions isolées du Nouveau-Brunwick, de l’Île-du-Prince­-Édouard et du Cap-Breton. Certains y parviennent mais d’autres n’ont pas cette chance car ils sont rattrapés. C’est ainsi que les déportations se poursuivent jusqu’en 1762. Certains réussissent toutefois B se rendre jusqu’B Québec.43

            De 1755 B 1764, les Acadiens qui ont été dispersés dans les colonies anglaises d’Amérique du Nord doivent lutter contre des gouvernements hostiles qui ne leur font pas confiance, pour  retrouver les membres de leurs familles et s’installer dans des régions plus accueillantes. Le Massachusetts est la seule colonie qui a été avisée de l’arrivée massive d’Acadiens sur des navires. La plupart des administrations coloniales ne sont pas prLtes B les accueillir et ne savent que faire de ces réfugiés pauvres et affaiblis par le voyage. En ce temps de conflit entre la France et la Grande-Bretagne, les Acadiens, Français et catholiques, suscitent la méfiance et leurs déplacements sont  réglementés pendant toute la durée du conflit. Seule exception, le Maryland, dont la population irlandaise catholique offre l’hospitalité aux Acadiens. Quant B la Virginie, elle refuse de laisser les réfugiés s’installer sur son territoire et les envoie en Angleterre le printemps suivant.44

            Les réfugiés de l’Île Royale et de l’Île Saint-Jean sont renvoyés en France ou emprisonnés en Angleterre. Parmi ceux qui débarquent B La Rochelle en 1759, en provenance de Louisbourg se trouvent des Acadiens. Sur les quelque 240 familles figurant sur les listes de déportés, 28 femmes ne sont identifiées que par la mention servante accadienne (sic), et 11 par la simple mention  servante. S’y trouvent également quatre domestiques accadiens (sic). On suppose que les noms de ces passagers ne figuraient pas sur les listes car ils n’étaient au service de leurs employeurs que depuis peu et n’étaient donc sont pas considérés comme des membres de leurs familles. Louis le Neuf de la ValliPre, un officier de Louisbourg, avait donné les noms des esclaves de sa famille, soit Charlotte et Jeanne Vital, mais pas celui de la servante accadienne (sic). Les noms d’un domestique acadien et d’un commis figuraient sur les listes. Il s’agit de Denis Joseph et de Morin LeJeune. Gabrielle Commeau et Marie Boudreau sont les seules servantes acadiennes dont les noms figurent sur la liste.45 Séparées de leurs familles dans un pays qui leur est étranger, ces serveuses acadiennes dépendent totalement de leurs employeurs toutefois, durant cette crise des années 1750, peu de choix s’offrent B ces derniers. 

            Dispersés entre les colonies anglaises et la France, les Acadiens commencent B réunir leurs familles et leurs conditions de vie s’améliorent. Au Massachusetts et en Pennsylvanie, les exilés s’opposent B des politiques visant B réduire leurs enfants B l’esclavage et obtiennent gain de cause. A cette époque, quelques Acadiens partent vers la Louisiane et les CaraVbes, espérant pouvoir retrouver des voisins et des membres de leur famille, reconstruire leurs communautés et pratiquer leur foi. Ils ont conservé leur vision de l’Acadie, malgré la dispersion qui avait pour but de détruire leur communauté et leur culture. Bon nombre d’entre eux refusent de sacrifier leur propre mode de vie pour s’adapter B leur nouvel environnement, que ce soit en Georgie, en France, ou B Québec.46

Les Acadiens au Cap-Breton aprPs 1764

            En 1764, lorsque prend fin la guerre de Sept ans, les Acadiens sont autorisés B retourner en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick. DPs lors, et jusque dans les années 1820, les Acadiens affluent vers la Nouvelle-Écosse. Ils rejoignent les quelques Acadiens qui ont réussi B échapper B la déportation, notamment un groupe d’une dizaine de familles qui a mené une existence de nomades aux alentours de l’Isle Madame, au Cap-Breton. L’Isle Madame et Cape Sable sont les deux seuls endroits de la Nouvelle-Écosse oj les Acadiens sont autorisés B retourner sur les terres qu’ils occupaient avant la déportation.47 L’Isle Madame est la seule région du Cap-Breton oj des Acadiens s’installent aprPs 1764. Lorqu’on compare le recensement effectué par les Français en 1752 et les documents cadastraux du début du 19e siPcle, on constate que, sur les 41 noms de famille de la région de St Peter’s (Port Toulouse) et de l’Isle Madame qui figurent au recensement de 1752, 23 s’y trouvent encore au début du 19e siPcle.48 D’autres noms s’y retrouvent, déformés, comme c’est le cas de Belonia Bushey, qui sollicitait une concession en 1804 et qui figure dans les documents du recensement de 1752 sous le nom de Bellony Boucher, jeune garçon de huit ans vivant alors B Port Toulouse.49

            Bon nombre d’Acadiens se réinstallent sur des terres voisines de celles des membres de leur famille, renouant ainsi les liens familiaux qu’avait rompus la Déportation. Cela leur permet de s’unir pour défendre leurs intérLts. C’est ainsi qu’B deux reprises, un groupe de familles, dont deux Fougeres qui avaient les mLmes prénoms que deux frPres nommés sur le recensement de 1752, et un dénommé Joseph Degatts, qui pourrait Ltre leur demi-frPre Joseph Dugas, dont le nom figurait également sur le recensement, demandent l’imposition de limites B la revendication de terres du marchand William Kavanagh, afin de protéger l’accPs de leurs familles B des terrains boisés.50 Les demandes de terre ont pour la plupart été déposées vers 1800 ou plus tard, alors qu’officiellement, les terres franches sont attribuées exclusivement aux Loyalistes jusqu’en 1817. La pratique a donc devancé la politique.51 Bon nombre de ceux qui déposent une demande de terre au début du 19e siPcle déclarent avoir résidé B l’Isle Madame pendant vingt ans ou plus, d’autres déclarant y Ltre nés au début des années 1760. Deux demandeurs, Lewis Munier et Nicholas Petitpas, tous deux de Discousse,52 déclarent avoir résidé dans la région avant 1758. Petitpas était né B Louisbourg. Or deux familles Petitpas vivaient B Louisbourg avant 1758, mais son nom ne figure pas dans les registres paroissiaux. Un dénommé Nicholas Petitpas, probablement son pPre, était employé comme pilote B Louisbourg en 1759, ce qui indique clairement que cette famille est restée dans la région aprPs la déportation.53

            Les Acadiens qui ont vécu B l’Isle Madame avant 1758, ceux qui viennent d’ailleurs et les nouveaux arrivants de France et des îles Anglo-Normandes reprennent les activités de pLche et le commerce côtier B l’Isle Madame. Philip et John Robin, des Huguenots de Jersey, fondent un établissement de pLche B Arichat. Ce sont les frPres de Charles Robin (1743-1824), le plus important négociant en poisson de la région de Gaspé. Les Robin, qui vont plus tard fonder un établissement de pLche B Chéticamp, recrutent des Acadiens exilés pour les renvoyer en Europe travailler pour eux.54 Les marchands de l’Isle Madame et, plus tard, ceux de Chéticamp contrôlent B eux seuls l’économie de ces communautés grâce aux monopoles qu’ils détiennent et en payant leurs ouvriers en marchandises provenant de leurs magasins. Au cours du 19e siPcle, l’action collective des pLcheurs acadiens et l’essor du mouvement coopératif dans ces localités côtiPres mettent fin B leur monopole.55

            Les Acadiens de retour au Cap-Breton s’installent d’abord B l’Isle Madame puis davantage  vers l’ouest et le centre de l’île vers la fin du 18e siPcle. Pendant toute la durée de la Révolution américaine (1776-1783), de nombreux Acadiens quittent l’Isle Madame pour s’installer dans des secteurs plus calmes comme la côte ouest du Cap-Breton et la Baie des chaleurs, oj des Acadiens venant de l’Île-du-Prince-Édouard viennent se joindre B eux, ne pouvant obtenir les titres de propriété des terres qu’ils occupent et devant verser une rente aux propriétaires en raison du systPme de fermage en vigueur dans l’île.56 A la fin du 18e siPcle, d’autres Acadiens et Français viennent de Saint-Pierre-et-Miquelon et de France, fuyant les restrictions imposées aux catholiques aprPs la Révolution française. Bon nombre d’Acadiens venus de l’Île-du-Prince-Édouard s’installent dans l’ouest du Cap-Breton car la terre arable y est de qualité supérieure B celle de la région d’Arichat. Ils fondent une petite communauté d’agriculteurs sur les berges de la riviPre Margaree. Certains d’entre eux et ceux qui sont venus de Saint-Pierre-et-Miquelon s’installent dans le nouveau centre de pLche qui prend naissance plus au nord, B Chéticamp et dans une petite localité appelée « French Village » le long du Little Bras D’or.57 Les Acadiens qui s’installent sur la côte ouest du Cap-Breton construisent leurs maisons de façon B ce qu’elles ne soient pas visibles de la mer pour éviter que leur présence ne soit décelée.   

            Les pLcheurs français connaissent Chéticamp depuis plus d’un siPcle mais personne ne s’y est installé de façon permanente avant les années 1780. En 1785, plusieurs familles acadiennes viennent s’y installer B demeure, encouragés par des offres de terres de l’administration britannique du Cap-Breton et par des perspectives d’emploi au service des Robin. Parmi elles se trouvent d’anciens résidants de Louisbourg, comme Jeanne Dugast, fille cadette du charpentier Joseph Dugas de Louisbourg.58 Son mari Pierre Bois, fils d’un commerçant côtier de Port Toulouse,59 est l’un des premiers B s’installer B Chéticamp. Monseigneur Plessis relate en ces termes la description que fit Jeanne Dugas de ses pérégrinations en 1812, alors qu’elle était veuve et âgée de 80 ans :

...née B Louisbourg, avoir été de la B l’Acadie, au lieu nommé le Grand Pré, puis Ltre revenue au Cap Breton, puis avoir demeurée B Île Saint-Jean, ensuite B Remshic en Acadie, puis encore au Cap Breton, de lB encore B Remshic, de la B Restigouche, de Restigouche B Halifax, de lB B Arichat, puis aux isles de la Madeleine, puis B Cascapédia, et de Cascapédia B Chétican, et ne s’Ltre jamais couchée sans souper60

              Avant la déportation, les Acadiens forment un groupe homogPne au sein duquel les liens familiaux, communautaires, religieux et linguistiques sont trPs forts. Le sens du mot « Acadien » évolue avec leur condition aprPs 1764. L’endroit oj ils vivent a toujours beaucoup d’importance pour eux, mais il y aura désormais deux endroits : un, gravé dans leur mémoire, situé au coeur du pays oj ils vivaient ensemble et indépendants, et un autre, tout nouveau, oj ils ont été autorisés B revenir vivre dans des communautés dispersées sur les côtes.    


Notes

1. John G. Reid, Acadia, Maine, and New Scotland: Marginal Colonies in the Seventeenth Century. University of Toronto Press, 1981, p.14-15, 29. La France revendiquait sous le nom d’Acadie un territoire s’étendant du 40e au 46e parallPle, tandis que l’Angleterre revendiquait en 1606, sous le nom de North Virginia, un territoire allant du 38e au 45e parallPle don’t la partie la plus au nord fut accordée B Sir William Alexander.

2. Jean-Paul Hautecoeur, L’Acadie du Discours: Pour une sociologie de la culture Acadienne, Les Presses de l’Université Laval, Québec, 1975, 69.

3. Lang et Landry, Histoire de l’Acadie, 112. Sieur de DiPreville, Relation of the voyage to Port Royal in Acadia or New France. Champlain Society Publication XX, facsimile edition, Greenwood Press, New York, 1968, 94.

4. Denis Diderot, Encyclopédie, ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers supplément au volume 1, Paris, 1776, 99.

5. Fernand Ouellet a bien décrit la société acadienne de l’époque : « Ktre acadien B cette époque, c’était non seulement Ltre français, catholique, et colonial, mais c’était aussi Ltre né et enraciné sur un territoire situé B proximité de la mer. Ktre B la fois ou séparément, défricheur d’eau, pLcheur, bfcheron, et dans bien des cas, commerçant, faisait aussi part d’un profil axé sur le terroir, sur la mer et sur la famille, plus encore que sur la paroisse. » Fernand Ouellet, Démographie, développement économique, fréquentation scolaire et alphabétisation dans les populations acadiennes des Maritimes avant 1911 : une perspective régionale et comparative. Acadiensis, XXVI, 1 (Automne 1996), 3-31.

6.Sally Ross et Alphonse Deveau. The Acadians of Nova Scotia, Past and Present. Halifax, Nimbus Publishing, 1992. 14-16 (Les Acadiens de la Nouvelle-Écosse : Hier et aujourd’hui, 1995)

7. James (Sa’kéj) Youngblood Henderson donne son point de vue sur le rôle de la religion dans l’ouvrage intitulé The Mi’kmaw Concordat, Fernwood Publishing, Halifax, 1997.  Charles de la Tour et deux générations de la famille Mius d’Entremont, de mLme que St. Castin au Maine, avaient épousé des femmes autochtones. Voir l’ouvrage de Jacques Vanderlinden, Se Marier en Acadie Française, XVII et XVIII SiPcles, Éditions d’Acadie, Université de Moncton, 1998, 46. Voir aussi de Bona Arsenault, Histoire des Acadiens, Le Conseil de la Vie Française en Amérique, Québec, 1966, 45, et de Naomi Griffiths, « Mating and Marriage in Early Acadia » The Journal of Renaissance and Early Modern Studies, vol.35, 1992. 109-127. Concernant les relations et les échanges entre Français et Mi’kmaq, consulter Landry et Lang, Histoire de l’Acadie, 112-113; Naomi Griffiths, The Contexts of Acadian History, 1686-1784, McGill-Queen’s University Press, Montreal and Kingston, 1992. 22-25; et Geoffrey Plank, An Unsettled Conquest: the British Campaign Against the Peoples of Acadia, University of Pennsylvania Press, 2001, 24-27.

8.Rebecca Duggan, Archaeological Excavation at the Southwest Glacis: Fort Anne NHS, Annapolis Royal, rapport archéologique définitif, Centre de services de l’Atlantique, Parcs et lieux historiques nationaux du Canada, 2003.

9.Naomi Griffiths, The Acadians: Creation of a People, McGraw Hill Ryerson, Toronto, 1973.8-12

10.René Baudry, « Charles Daniel » Dictionary of Canadian Biography, Vol.I, University of Toronto Press, 1969, 247-248. Accessible en ligne B www.biographi.ca,University of Toronto, Université Laval, 2000.                   

11. P. ex. la famille Melanson, Edouard Richard, Acadie: Reconstitution d’un chapitre perdu dans l’histoire de l’Amérique, Henri d’Arles, ed. Vol. I, Laflamme typ. And Marlier Publishing, Boston and Québec, 46; autre immigrants voir Griffiths, The Acadians: Creation of a People, 2-3.

12. Joan Dawson, « Colonists or Birds of Passage? A Glimpse of the Inhabitants of La Have, 1632-1636, » Nova Scotia Historical Review, Vol.9.1, 1989, 42-61. Bona Arsenault, Histoire des Acadiens, 33-34.

13. Nicolas Denys, Description and Natural History of the Coasts of North America (Acadia), The Champlain Society, Toronto, 1908. 123-124.William F. Ganong remarque que Denys utilise des acadianismes typiques comme molue pour morue.Ganong, Introduction, Nicolas Denys, Description and Natural History of the Coasts of North America (Acadia), The Champlain Society, Toronto, 1908. 32-33. James Hannay, The History of Acadia: From Its Discovery to Its Surrender to England by the Treaty of Paris, J. & A. McMillan, St. John, N.B., 1879,.282, considPrent aussi ce groupe comme les premiers colons; George MacBeath, « Nicolas Denys » Dictionary of Canadian Biography, Vol.I, University of Toronto Press, 1969.

14. Joan Dawson, “Colonists or Birds of Passage?”, Margaret Coleman, The Acadians at Port Royal, rapport manuscrit numéro 10, service des lieux historiques nationaux, direction des parcs nationaux, ministPre des Affaires indiennes et du Nord canadien, septembre 1969, 2-3.

15. Griffiths, The Acadians, 11-13.

16. C’est la version la plus courante bien que non vérifiable. Voir Robert Larin, La contribution du Haut-Poitou au peuplement de la Nouvelle-France, Les Éditions d’Acadie, Moncton, 1994. Chapitre 3.

17.James Hannay, The History of Acadia: From Its Discovery to Its Surrender to England by the Treaty of Paris, J. & A. McMillan, St. John, N.B., 1879, 198-222.

18. Geoffrey Plank, An Unsettled Conquest: The British Campaign Against the Peoples of Acadia. University of Pennsylvania Press, 2000 13-14.

19. Pothier, Acadian Settlement on Ile-Royale, Appendix 1, 140-143.

20. Idem  47, 80.

21. Bernard Pothier, Acadian Settlement on Ile-Royale, 1713-1734. M.A. Thesis, University of Ottawa, 1967, 36-45.

22. Barbara Schmeisser, « The Population of Louisbourg » rapport manuscrit no 303, Parcs Canada, 1976.

23. Josette Brun, « Marie de Saint-Étienne de la Tour », Les Cahiers de la Société historique accadienne, Vol. 25.4, oct.-déc. 1994. 27, note 73. Pour en savoir davantage sur les femmes d’affaires acadiennes B Louisbourg voir la thPse de maîtrise de Mme Brun intitulée « Les femmes d’affaires dans la société coloniale nord-américaine: le cas de l’Île Royale 1713-1758 », thPse de maîtrise, Université de Moncton, 1994.

24. Le présent document sera suivi de l’histoire des familles Dugas et Mius d’Entremont qui sera rédigée en mettant particuliPrement l’accent sur leurs liens avec Louisbourg et le Cap-Breton.

25. Terrence Crowley et Bernard Pothier, « Louis du Pont du Chambon » Dictionary of Canadian Biography, Vol. IV, University of Toronto Press, 1979, 246-248.

26. Fernand Ouellet, « Démographie, développement économique, fréquentation scolaire et alphabétisation dans les populations acadiennes des Maritimes avant 1911 : une perspective régionale et comparative » Acadiensis, XXVI, 1 (Automne 1996), 3-31.

27. A.J.B. Johnston, « Un regard neuf sur les Acadiens de Île royale » Les Cahiers de la Société historique acadienne, vol.32.3, 2001, 155-172.

28. D’autres raisons importantes ont motivé ce choix : les Anglais ne souhaitaient pas le départ des Acadiens B cette époque (Arsenault) et les Français n’ont pas apporté les moyens et le soutien qu’ils avaient promis aux Acadiens (Pothier).

29. Estimations de la population, voir Ouellet, « Populations acadiennes » 6-8. Commerce, voir Ross et Deveau, 38-43, Arsenault, 93.

30. Leur pratique religieuse était limitée en raison du faible nombre de membres du clergé dans la région. En 1746, on comptait 6 missionnaires pour 1 000 autochtones et 10 000 Acadiens. Landry et Lang, Histoire de l’Acadie, 105.

31. Bernard Pothier, Course à l’Acadie: Journal de campagne de François DuPont Duvivier en 1744, Les Éditions d’Acadie, Moncton, 1982. 70.

32. Idem, 82.

33. James Pritchard, Anatomy of a Naval Disaster: The 1746 French Expedition to North America, McGill-Queen’s University Press, 1995.

34. Bona Arsenault, History of the Acadians, 100-102. James Hannay, The History of Acadia, 344-353.

35. Edouard Richard, Acadie: Reconstitution d’un chapitre perdu dans l’histoire de l’Amérique, Henri d’Arles, ed. Vol. I, Laflamme typ. Marlier Publishing, Boston and Québec, 1916. 360-367.

36. Bona Arsenault, History of the Acadians, Le Conseil de la vie française en Amérique, Québec, 1966,  41, 113, 114.

37. A.J.B. Johnston, « D’autres serments de loyauté en Acadie » Les Cahiers de la Société historique acadienne, Vol. 33.3, 2002, 142-155.  Naomi Griffiths, The Acadians: Creation of a People, 43-45.

38. A.J.B. Johnston, « Before the Loyalists: Acadians in the Sydney Area, 1749-1754 » Les cahiers de la Société historique acadienne, vol. 19, no.3 (1988).

39. Arsenault mentionne François Bigot B propos de cette plainte (History of Acadia, 116), or, B l’époque, Bigot se trouvait B Québec depuis quelques années et non B Louisbourg. 

40. Traduit et paraphrasé par l’auteur; extrait du texte original : « s’ils sont françois ils doivent obéir B leurs supérieurs dans ce qu’ils leur commandent. » C11B, Vol.30, 4 mai 1751, fol 22-8. Desherbiers au ministre, cité dans AJB Johnston, « Before the Loyalists » portant sur les Acadiens dans la région de Sydney.

41. Ouellet, « Les populations Acadiennes » p.8; le taux de mortalité parmi les déportés est estimé B 25 %. Voir aussi Naomi Griffiths, The Contexts of Acadian History, 89-93. Le taux de mortalité lors des voyages transatlantiques au dix-septiPme siPcle se situe entre 7 % et 10 %. Robert Larin, La contribution du Haut-Poitou..., 45. Le taux élevé de mortalité est df aux piPtres conditions de transport B bord des navires et B la transmission de maladies infectieuses.

42. Lockerby estime B 50 % le taux de mortalité pour cette déportation, soit 1 600 personnes. Earle Lockerby, « The Deportation of the Acadians from Île St. Jean, 1758 » Acadiensis XXVII.2, printemps 1998, 45-94.

43. Lockerby, « The Deportation of Acadians » 54.

44. Bona Arsenault, History of the Acadians, 152-158. Naomi Griffiths, « Acadians in Exile: the Experiences of the Acadians in the British Seaports » Acadiensis IV.1, 1974, 67-84.

45. C11B, Vol.38, folios 265-271.

46. Griffiths, Contexts of Acadian History, 97-120.

47. Environ 1 500 Acadiens ont échappé B la déportation; voir Griffiths, Contexts of Acadian History, 125. Concernant le retour des Acadiens, voir Ross et Deveau, The Acadians of Nova Scotia, 73-76.

48. Recensement effectué par le Sieur de La Roque, 1752, Report Concerning Canadian Archives for the Year 1905, (Vol. II), S.E.Dawson, King’s Printer, Ottawa, 1906 et documents cadastraux du Cap-Breton, 1787-1843. 1801. Voici les noms qu’on retrouve dans le recensement (l’orthographe varie de celle qui figure sur les documents cadastraux) : Arceneau, Benoist, Boucher, Boudrot, Boy, Cardet , Daigle, Dugas , FougPre, Giroir, Josse , Joseph, Lambert, Landry, Langlois, LeBlanc, Le Jeune, Marchand, Martel, Petitpas, Poirier, Samson, Vigneau.

49. Recensement par le Sieur de La Roque, p.17, et documents cadastraux du Cap-Breton, 1801, folio, 26.

50. Documents cadastraux du Cap-Breton, folios 159, 1804 et 478, 1808.

51. Stephen J. Hornsby, Nineteenth-Century Cape Breton: A Historical Geography, McGill-queens University Press, 1992, 52.

52. Documents cadastraux du Cap-Breton, 1815, folios 1068 et 1255.

53. Public Record Office London, Treasury 1, vols.396, 397, 1er mars 1759, 1er mai 1759.

54. Stephen J. Hornsby, Nineteenth Century Cape Breton, 5.

55. Ross et Deveau. 120-121.

56. Muriel K. Roy, « Settlement and Population Growth in Acadia », The Acadians of the Maritimes, p. 161.

57. PPre Anselme Chiasson, Chéticamp: Histoire et traditions acadiennes, Éditions des Aboiteaux, Moncton, 1961. 30-33. Voir également Hornsby, Nineteenth Century Cape Breton, 165-169.

58. Chiasson, Chéticamp, 30.

59. Bona Arsenault, Histoire et généalogie des Acadiens, Tome II, Le Conseil de la Vie française en Amérique, Québec, 1965, 946.

60. Chiasson, Chéticamp, 30.


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